Audiovisuel
Les radios privées craignent le déplafonnement des recettes de publicité de Radio France
Dans un courrier envoyé le 27 mars à la ministre de la Culture, les patrons des principaux réseaux de radio privés (RTL, NRJ, Europe 1, RMC, Radio Classique, SIRTI…) s’inquiètent des perspectives d’évolution de l’accès de Radio France au financement publicitaire, contestant les conclusions d’une étude CMI Eurogroup Consulting, commandé à la suite d’un engagement pris en avril 2021 par Roselyne Bachelot, et qui leur a été présentée le 10 mars par la DGMIC.
« Un premier examen attentif du document proposé amène nos organisations et groupes de radios privées à contester formellement les résultats de ces travaux », indique le courrier. Ces derniers « comprennent une multitude d’erreurs de chiffres et d’analyses », « semblent avoir été réalisés sur la base de sources incomplètes, ou d’éléments non sourcés » et « omettent les éléments, analyses et données de marché transmis par les professionnels concernés ». « Nous déplorons d’ailleurs le refus qui nous a été opposé de disposer des sources de l’étude, et de l’étude dans son intégralité ».
Pour l’avenir, les signataires indiquent avoir « découvert lors de sa présentation que cette étude comportait une partie « prospective », supposée analyser les conséquences au niveau local et national d’une éventuelle augmentation du plafond de publicité de Radio France, voire une suppression de celui-ci ».
Alors que l’accès aux antennes de Radio France était limité jusqu’en 2016 à la publicité collective et d’intérêt général, le décret du 5 avril 2016 a modifié le cahier des charges du groupe public en restreignant les interdictions aux seules campagnes en faveur des « boissons alcoolisées de plus de 1,2 degré » et aux « messages relatifs aux opérations commerciales de promotion » du secteur de la distribution.
Le cahier des charges de 2016 prévoit par ailleurs que le temps maximal consacré à la diffusion de messages publicitaires ne peut excéder 17 minutes par jour en moyenne, 30 minutes pour un jour donné, 3 minutes en moyenne entre 7 et 9 heures et 8 minutes pour un jour donné, sur le même créneau, l’exclusion étant maintenue sur France Musique, France Culture, FIP et le Mouv’.
L’ensemble des recettes publicitaires de Radio France est enfin limité à 42 M€ par an. La suppression de ce plafond avait été envisagé par Franck Riester, alors qu’il était ministre de la Culture, avant d’être finalement confirmé par sa successeure Roselyne Bachelot au printemps 2021.
L’étude CMI Eurogroup estime que « l’ouverture de la publicité sur les antennes de Radio France ne semble pas avoir eu d’impact majeur sur le marché national (…) l’interdiction de diffusion de messages commerciaux de promotion du secteur de la grande distribution (ayant garanti) une certaine étanchéité des groupes d’annonceurs entre radios privées et publiques », et grâce à un « plafonnement en volume qui n’est pas remis en cause ». Elle relève toutefois que « dans un contexte de baisse continue du marché publicitaire radiophonique depuis 2015 l’arrivée d’un nouvel acteur tend à exacerber la concurrence entre radios qui doivent se partager un pool d’annonceurs réduit et de moins en moins spécialisé ».
Elle évalue toutefois à 3,5M€ le potentiel de recettes supplémentaire de Radio France, sans remise en cause du plafonnement en volume du temps de publicité, « par le remplissage des volumes vacants du créneau 7h/9h sur les antennes nationales (France Inter et France Info) et celui des volumes vacants jour de l’ensemble des antennes ».
« Radio France dispose de deux autres leviers de développement, à savoir l’augmentation de ses grilles tarifaires et l’augmentation de son plafond en volume. Ce « bonus » pouvant être généré en plus des 3,5 m€ de recettes modélisées est néanmoins difficile à quantifier », concluent CMI et Euro Group Consulting. Pris dans son ensemble, la radio a généré 699 M€ de chiffre d’affaires publicitaire en 2022.
Le plan annuel de la BBC prévoit un déficit de 352 millions de livres en 2023/24
Le groupe audiovisuel public britannique a publié le 30 mars son plan annuel pour 2023/24 qui réaffirme ses priorités stratégiques d’impartialité, de production de contenus à fort impact, et de développement de ses revenus commerciaux. La BBC a identifié cinq points saillants pour la saison 2023/24 : faire de BBC News la rédaction la plus transparente au monde, en renforçant la confiance et l’impartialité ; rassembler les britanniques et le public du monde entier au mois de mai pour le couronnement du roi et de la reine consort ; accélérer le développement des services en ligne avec un investissement supplémentaire de 50 millions de livres sterling par an d’ici 2025/26 ; réaliser la première année du plan de croissance quinquennal de BBC Studios, dans le but d’augmenter les revenus commerciaux à long terme ; enfin, amorcer la stratégie Across the UK, avec de nouveaux programmes décrivant la vie à travers le pays et reflétant ses différentes communautés. Concernant son budget de fonctionnement, la BBC doit recevoir 3,673 milliards de livres sterling de revenus de redevances et prévoit des recettes supplémentaires de 1,865 Md£ provenant d’autres sources. Une fois les coûts d’exploitation pris en compte, le déficit est attendu à 352 M£ pour la saison 2023/24. En raison du contexte économique, l’exigence d’économies annuelles initialement prévue de 285 M£ d’ici la fin de la Charte royale en 2027/28 est désormais passée à 400 M£. Pour y parvenir, la BBC va supprimer le commissionnement de 1000 heures de contenus dans son portefeuille, supprimer la diffusion linéaire de plusieurs services de télévision et de radio de World Service et améliorer son efficacité opérationnelle.
Lire le communiqué de presse de la BBC
BBC News et BBC World News fusionnent
BBC World News et BBC News fusionnent le 3 avril pour devenir une seule chaîne : BBC News.
La BBC fusionne les deux chaînes d’information nationale et internationale, créant ainsi une chaîne de télévision unique diffusant 24 heures sur 24, dans le cadre des mesures qu’elle a déclaré devoir prendre pour économiser 285 millions de livres sterling supplémentaires après que Nadine Dorries, alors secrétaire d’État à la Culture, a annoncé l’année dernière que la redevance serait gelée à 159 livres sterling pendant deux ans.
Économie des médias
Bourse : Media for Europe peine à convaincre
Le 15 mars, Media For Europe annonçait le lancement d’une OPA destinée à acquérir la part de capital qu’il ne contrôle pas dans Mediaset Espana (environ 17%).
A l’occasion de la présentation de sa stratégie pour ProSiebenSat1., le nouveau dirigeant du groupe allemand Bert Habets s’est montré le 28 mars plus ouvert que son prédécesseur concernant les possibilités de collaboration avec le groupe italien, son premier actionnaire (à hauteur de 29,9%)
MFE n’en occupe pas moins la lanterne rouge parmi les 15 valeurs dont NPA Conseil suit le parcours boursier, sur un mois (-8,2% par rapport à la fin février) comme sur un an (-42,6%).
Si elle est cohérente avec la poursuite de la stratégie visant à faire d’ITVX le point d’entrée principal vers les programmes du groupe, l’annonce de la fermeture prochaine de la chaîne pour enfant CITV, au bénéfice d’un basculement de son offre vers la plateforme, n’évite pas au groupe britannique la deuxième plus forte baisse du mois (-6%).
Le chiffre d’affaires de ByteDance, propriétaire de TikTok en croissance de 30% en 2022
Selon le média en ligne américain The Information, le chiffre d’affaires de la société chinoise ByteDance, éditeur de TikTok, aurait dépassé les 80 milliards de dollars en 2022, ce qui représente une progression de plus de 30 % par rapport à 2021. Les revenus de ByteDance sont maintenant comparables à ceux de Tencent, l’éditeur de WeChat, principal réseau social chinois. ByteDance a profité de l’explosion des revenus publicitaires et des dépenses des particuliers sur Douyin, l’équivalent chinois de TikTok qui offre également des fonctionnalités de commerce en ligne. The Information rapporte également que la valorisation de ByteDance a fortement baissé malgré ces excellents résultats, à environ 220 milliards de dollars aujourd’hui contre un plus haut à 400 Mds$ courant 2022.
Lire l’article de The Information
Chiffre d’affaires en hausse de 16% pour Xilam, et de 76% pour les activités de distribution
Le producteur et distributeur d’animation Xilam a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 46,7 M€, en hausse de 16% par rapport à 2021, a-t-il annoncé le 30 mars. Ces résultats « constituent un nouveau record d’activité pour le groupe et témoignent de sa capacité à adapter son offre à l’évolution du marché et à saisir les opportunités de croissance », souligne la société. Les nouvelles productions ont augmenté de 23% à 25,0 M€, partagés pour moitié ou presque entre productions propriétaires (12 M€) et prestation (13 M€). Les revenus tirés de la valorisation du catalogue, notamment des séries phares Oggy et les cafards, Zig et Sharko et Chicky, ont bondi de 76%, à 11,3 M€. En 2022, « Xilam a enregistré une dépréciation brute d’un montant exceptionnel de 7,9 M€ sur la valeur de son catalogue (visant) des titres qui se sont révélés moins performants, notamment les séries n’ayant pas fait l’objet d’une commande en deuxième saison, indique le groupe. Cette dépréciation de nature comptable n’a aucun impact sur sa trésorerie »
Le résultat opérationnel courant, avant dépréciation, s’élève à 9,1 M€, soit une marge de 21,7% rapportée au chiffre d’affaires. Le résultat net s’établit à 6,3 M€, hors dépréciation, et à 1,3 M€ en intégrant cette dernière.
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Streaming
Netflix préparerait le lancement de ses jeux vidéo sur les téléviseurs
Selon une enquête de Bloomberg publiée le 30 mars, Netflix a modifié le code de son applicatif pour porter son service de jeu vidéo sur les téléviseurs et permettre l’utilisation des smartphones comme manettes de jeux. Lancés en 2021, les jeux vidéo sont jusqu’à présent uniquement compatibles avec les iPhones et les iPads ainsi que les smartphones et les tablettes Android. Si l’arrivée des jeux sur les téléviseurs doit permettre d’accroitre les usages, ce serait également, selon Bloomberg, une étape importante dans la stratégie de Netflix qui souhaite développer un service de cloud gaming.
Lire l’article de Bloomberg
Roku annonce le licenciement de 200 employés
Le spécialiste américain du streaming Roku va licencier 6 % de ses effectifs, soit 200 salariés. Roku a déclaré que cette deuxième vague de licenciements s’inscrivaient dans le cadre d’une tentative de réduction des coûts. La société engagera des frais de 30 à 35 millions de dollars liés à sa restructuration, principalement au cours de son premier trimestre fiscal, tandis que les suppressions d’emplois seront achevées au cours du deuxième trimestre. Le PDG Anthony Wood a récemment réaffirmé que Roku s’efforcerait d’atteindre un EBITDA ajusté positif l’année prochaine. Roku a été rattrapé par la faillite très médiatisée de la Silicon Valley Bank (SVB). L’entreprise détenait environ 26 % de ses liquidités dans la SVB, soit 487 millions de dollars.
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Télécom
Universal+ disponible sur les offres Bouygues Telecom
Universal+ (E!, 13ème rue, SyFy et Dreamworks), plateforme hybride de NBCUniversal, a annoncé le 30 mars intégrer les offres de Bouygues Telecom via « un corner dédié ». Les programmes Universal+ sont accessibles en replay sur les bouquets Bbox Divertissement, Famille, Ciné, Grand Ciné et Jeunesse, en plus de l’accès aux chaînes linéaires, « sans augmentation du prix de ces bouquets ».
La plateforme Universal+ est également présente sur les Bbox ultym et Bbox ultym Smart TV, en option au tarif de 5,99 euros. L’offre est incluse six mois pour les nouveaux clients avant de devenir payante.
Avec cet accord, Universal+ « poursuit son expansion en France » après un lancement en novembre dernier sur les offres SFR sur un principe de distribution « non exclusive ».
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Le Groupe iliad finalise son modèle d’open access pour le plus grand réseau Fibre de Pologne
Le Groupe iliad annonce le 3 avril dans un communiqué de presse la finalisation de la transaction de 50 % de la participation de l’opérateur Play dans PŚO (Polski Światłowód Otwarty), son entité détenant les infrastructures réseau d’UPC en Pologne, à la société de capital-risque française InfraVia Capital Partners. La nouvelle entité sera co-contrôlée par InfraVia et le groupe Play. Son objectif sera de transformer le réseau HFC (hybride fibre coaxial) hérité d’UPC pour intégrer la fibre optique FTTH selon la norme XGS-PON, qui permettra aux opérateurs d’utiliser le réseau PŚO pour fournir des connexions à des vitesses allant jusqu’à 5 Gbit/s. Le programme d’investissement de PŚO permettra de couvrir à terme plus de 6 millions de foyers en Pologne. PŚO mettra son réseau à la disposition de tous les opérateurs sur un modèle d’open access.
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