Audiovisuel
Rima Abdul Malak fait un premier bilan des grands chantiers de son mandat
Rima Abdul Malak, ministre de la Culture a été reçue le 9 février dans la matinale de France Inter. L’occasion pour elle de faire le bilan de l’année 2022. Selon elle « On a perdu un quart du public dans le domaine du cinéma depuis le Covid. Le mois de janvier est bien meilleur, avec 15 millions d’entrées, ce qui est un bon niveau. » Elle rappelle également l’importance des films américains pour les cinémas, sans se prononcer sur les avenants à la chronologie des médias.
La ministre s’est également prononcée sur le financement de l’audiovisuel et a exprimé son souhait de pérenniser le financement par une fraction de la TVA. Elle assure que les examens de compatibilité avec la LOLF sont en cours (auditionné la veille à l’Assemblée Nationale, le sous-directeur à la direction du budget Jean-Marc Oléron avait estimé que la discussion sur la LOLF était « difficile à rouvrir », et jugé qu’il y avait « peu de marge de manœuvre » hors budgétisation). Sa priorité est avant tout de « préserver l’indépendance de l’audiovisuel et la liberté de la presse et de donner de la visibilité pour le financement de l’audiovisuel public et sur la trajectoire financière ». Pour ce faire, la ministre a proposé que les COM soient rallongés à 5 ans et rappelle que les discussions sont en cours avec les entreprises publiques. Elle a annoncé être inquiète des pressions prêtées à Vincent Bolloré dans la presse et dans le monde de l’édition et a rappelé la possibilité pour l’Arcom de ne pas renouveler les autorisations de diffusion en TNT de C8 ou CNews à leur échéance.
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C8 débouté par la Cour européenne des droits de l’Homme
La chaîne C8, après avoir été sanctionnée par le CSA (devenu Arcom) pour deux séquences litigieuses de Touche Pas à mon poste, avait déposé deux recours contre la France devant la Cour européenne des droits de l’Homme en 2018. Elle invoquait une violation de la Convention européenne des droits de l’Homme, dont « le droit de communiquer des informations ou des idées ». Néanmoins, la CEDH a confirmé la sanction du CSA dans un arrêt du 9 février considérant que « les séquences litigieuses ne sont porteuses d’aucune information, opinion ou idée ; n’ont en aucune manière contribué à un débat d’intérêt général ; sont attentatoires à l’image des femmes, et de nature à stigmatiser les personnes homosexuelles et à porter atteinte à la vie privée. Les sanctions prononcées contre C8 n’ont donc pas méconnu son droit à la liberté d’expression, eu égard à leur impact en particulier auprès d’un jeune public ». La Cour rappelle que « C8, en particulier dans le cadre de l’émission Touche pas à mon poste, avait précédemment multiplié les manquements à ses obligations déontologiques et passé outre aux mises en garde et mises en demeures ».
Pour rappel, la première sanction contestée concernait une séquence où Cyril Hanouna demandait à sa chroniqueuse de fermer les yeux, avant de lui prendre la main et de la poser sur son pénis. Le régulateur avait infligé une suppression de la publicité durant deux semaines. La seconde sanction contestée par C8 concernait un canular homophobe diffusé dans TPMP Baba hot line, une émission spéciale diffusée en première partie de soirée. Le CSA avait totalement interdit la publicité pendant plusieurs jours pendant la diffusion de l’émission.
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L’ARP et la SRF « s’élèvent contre les propos choquants tenus par le Directeur général de la SACD »
« Partageons-nous encore avec la SACD le même objectif de défense des créateurs de cinéma ? ». Les cinéastes de l’ARP et les membres de la Société des réalisatrices et réalisateurs de films ont vivement réagi à l’annonce de l’étude sur la chronologie des médias confiée par la SACD à l’ancien président du CSA Olivier Schrameck. « Commander – avec notre argent – une (telle) étude, et jeter publiquement le doute sur son bien-fondé, c’est fragiliser intentionnellement la filière et nos œuvres », dénoncent les deux associations. « La chronologie des médias garantit – avec un modèle vertueux unique au monde – le financement et l’exploitation continue de nos œuvres. Elle sanctuarise leur première diffusion en salles de cinéma. Elle intègre les nouveaux usages, en ouvrant aux plateformes SVOD des fenêtres identiques à celles de la télévision payante. Elle réserve un avantage concurrentiel aux diffuseurs les plus vertueux, en fonction de leurs investissements, notamment en termes de diversité », poursuivent-elles.
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Économie
La perte du cricket en Inde et les hausses de prix coûtent plus de 2 millions d’abonnés à Disney+
The Walt Disney Company a publié le 8 février ses résultats pour le premier trimestre 2023 de son exercice fiscal décalé (octobre à décembre 2022). Le chiffre d’affaires est en hausse de 8% à 23,51 milliards de dollars contre 21,82 milliards de dollars un an plus tôt. Le bénéfice net progresse également à 1,28 Md$, ou 70 cents par action, contre 1,1 Md$ (60 cents par action). Le trimestre a été marqué par des résultats excellents pour la division des parcs d’attraction et des difficultés pour les segments d’activité de la télévision linéaire et du streaming (Direct-to-consumer). Les revenus de la division Disney Parks, Experiences and Products ont augmenté de 21 % à 8,7 Mds$ dont 6 Mds$ pour les parcs d’attraction. L’autre division, Disney Media and Entertainment Distribution ne progresse elle que de 1 %. Dans le détail, la télévision linéaire décroche de 5 % en raison de très mauvaises performances à l’international (chute de 21 % des revenus et de 64 % du résultat opérationnel que Disney attribue aux difficultés du marché publicitaire et aux taux de change). L’activité Direct-to-Consumer progresse de 13 % (revenus de 5,3 Mds$) alors que la perte d’exploitation s’est élevée à 1,05 Md$ sur le trimestre contre 1,2 Md$ attendu par Wall Street. Concernant les performances, le groupe Disney a perdu au global 1 million d’abonnés sur le trimestre sur ses différents services de streaming. C’est Disney+ Hotstar en Inde qui en est l’unique responsable avec 3,8 millions d’abonnés en moins en raison des pertes des droits sur le cricket. Disney+ gagne 200 000 abonnés aux Etats-Unis, et 1,2 million à l’international (hors Hotstar). Le PDG Bob Iger a expliqué que Disney cherchait à opérer une « transformation significative » de son activité en réduisant les dépenses et en remettant le pouvoir créatif entre les mains des spécialistes du contenu. Concrètement, le groupe va supprimer 7000 emplois, va réduire ses coûts de 5,5 milliards de dollars et annonce une énième réorganisation autour de trois nouvelles divisions, « Disney Entertainment », « ESPN » et « Disney Parks, Expérience and Products ». Dans les faits il s’agit donc d’autonomiser le réseau de chaînes sportives, prélude à l’annonce d’une stratégie plus claire de Disney dans le sport.
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Production
Banijay étend ses accords avec la société de production Proper Content
Banijay Rights, la filiale de distribution du groupe français, a prolongé de deux ans ses accords de développement first-look avec le spécialiste britannique des factuals et des documentaires, Proper Content (The School That Tried to End Racism sur Channel 4, la docu-série The Queen’s Guards sur Channel 5). Dans le cadre de ce nouvel accord, les deux sociétés continueront à développer et à produire des séries pour le marché britannique et international, en s’appuyant sur l’arrangement signé pour la première fois lors de l’Indielab Accelerator en 2019. L’annonce intervient alors qu’Indielab lance GrowthLab, un nouvel événement qui a été mis en place pour ” explorer de nouvelles façons de prospérer sur un marché en mutation ” précise Victoria Powell, directrice du programme d’accélération (premier programme au Royaume-Uni destiné à la croissance et au renforcement commercial des sociétés de production).
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Streaming
Tubi totalisait 61 millions d’utilisateurs mensuels fin 2022 (51 millions à fin mai)
Tubi, la plateforme AVoD/FAST du groupe Fox Corporation, comptait 61 millions d’utilisateurs mensuels à fin décembre, soit 10 millions de plus qu’à fin mai. Au cours du 4e trimestre, le temps d’utilisation total de la plateforme a progressé de 41 %, et son chiffre d’affaires publicitaire était en augmentation de 25 % d’une année sur l’autre, a indiqué Fox lors de la présentation des résultats de son deuxième trimestre fiscal. « Nous avons constaté des augmentations dans presque tous les indicateurs clés de performance, y compris le CPM », a précisé le PDG du groupe, Lachlan Murdoch.
En début de semaine, Tubi avait annoncé un accord avec Warner Bros. Discovery, prévoyant le lancement sur Tubi de 14 chaînes FAST éditées par ce dernier. Pour l’ensemble de ses activités, Fox Corporation a annoncé un chiffre d’affaires trimestriel de 4,61 Mds$ et un bénéfice net de 321 M$. Ses revenus publicitaires ont augmenté de 4 %.
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La vidéo à la demande transactionnelle en croissance en Suède
Le cabinet suédois Mediavision a publié le 8 février ses estimations du marché de la vidéo à la demande transactionnelle en Suède en 2022. L’achat ou la location de vidéos en ligne a fortement progressé l’an dernier avec en moyenne chaque mois, 28 % des foyers suédois qui ont déclaré une transaction. Il s’agit d’une progression de 4 points (+15 %) par rapport à 2021. Les dépenses mensuelles moyennes des ménages qui ont acheté/loué des vidéos en ligne étaient de 145 SEK en 2022 (12,7€) soit une progression de 6 %. Comme en France ce sont les films de cinéma qui sont les plus populaires. Mediavision constate que la progression du streaming par abonnement, dominé dans le pays par Netflix, Viaplay et Disney+, ne freine pas la croissance de la TVoD, constatée depuis 2018.
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