Économie des médias
Chiffre d’affaires en baisse dans la zone EMEA pour Netflix, au 1er trimestre
Netflix a présenté le 18 avril ses résultats financiers pour le premier trimestre 2023. Tous les indicateurs sont au vert mais la croissance est faible. Netflix a ajouté 1,75 million d’abonnés portant le total à 232,5 millions (+5 % en un an). Toutes les zones géographiques sont en croissance y compris les Etats-Unis-Canada où Netflix gagne 100 000 abonnés. Sur son marché domestique, le lancement de l’offre avec publicité, pour laquelle aucun indicateur chiffré n’a été donné, aura donc permis de maintenir une faible croissance au détriment néanmoins d’un ARPU qui passe de 16,23$ au T4 2022 à 16,18$ au T1 2023. Netflix va soutenir la montée en puissance de l’offre Basic with Ads en passant à deux flux simultanés et à une image HD. Le groupe a par ailleurs annoncé le lancement du partage de comptes payant au deuxième trimestre aux Etats-Unis. Dans la zone EMEA, le chiffre d’affaires, exprimé en dollars, est en léger retrait par rapport à la même période de 2022 (-1,7%), alors que l’évolution du rapport Euro/dollar constitue un effet de change positif, malgré une dynamique de recrutement significatives (+644 000 abonnés, au lieu de -303 000 un an plus tôt). Mais l’ARPU glisse, lui, de presque 6% (10,89$ au lieu de 11,56$). Les baisses de tarifs opérées dans plus de 50 pays de la zone (et notamment la presque totalité des pays africains) ne semblent pas pouvoir y avoir contribués (annonces intervenues fin février et décisions n’ayant donc que marginalement pesé dans les performances du trimestre, d’une part, marchés pesant peu dans la base d’abonnés, de l’autre). L’évolution suggère donc que les recrutements se sont effectués sur les forfaits à plus faible coût, et notamment celui avec de la publicité. Conformément à ses annonces passées, le nombre d’abonnés est un indicateur de moins en moins mis en avant par Netflix qui préfère insister sur sa solidité financière. Netflix a réalisé un chiffre d’affaires global de 8,16 milliards de dollars au premier trimestre, conforme aux prévisions du marché, en hausse de 3,7 %. Le résultat d’exploitation de Netflix a lui dépassé les attentes à 1,7 Md$ alors que le bénéfice net de 1,3 Md$ est en baisse de 18% sur un an. Mais, surtout, le groupe a dégagé un Free cash-flow de 2,1 Mds$ sur le trimestre contre 802 M$ à la même période de l’an dernier. Et le groupe prévoit de générer 3,5 Mds$ de liquidités cette année. L’époque du financement de la croissance par la dette est bien révolue et Netflix commence même à racheter ses propres actions. Enfin, après l’annonce du départ de Reed Hastings le trimestre dernier, Netflix tourne une nouvelle page en abandonnant son activité historique de location de DVD.
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MFE a souffert de la baisse du marché publicitaire en Italie et en Espagne
Media For Europe (MFE) a publié ses résultats annuels consolidés pour 2022 le 19 avril. Les performances financières sont en retrait par rapport à 2021. Le chiffre d’affaires consolidé est en baisse de 4% à 2,8 milliards d’euros, alors que le résultat opérationnel dévisse de 33% à 280 millions d’euros et que le résultat net est en recul de 42 % à 217 M€. Si les revenus publicitaires de MFE ont plutôt bien résisté en Italie, avec un recul de seulement 1,8 % en 2022 (1,95 Md€), la situation a été plus compliquée en Espagne où les revenus de la publicité ont reculé de plus de 4% (799,4 M€). Selon le CEO Pier Silvio Berlusconi, « Le résultat net est supérieur aux attentes, malgré la détérioration du contexte macroéconomique. Nous avons commencé à restructurer rapidement la ligne éditoriale et les activités commerciales, ce qui a entraîné une nette réduction des coûts ».
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Plateformes
Amazon mise sur le projet Ratatouille pour améliorer son image en France
Sous le nom de code inspiré du dessin animé de Disney, Ratatouille, Amazon conduit en France un ensemble de projets destinés à « franciser » Amazon, et à améliorer une image locale que le groupe juge moins satisfaisante que dans d’autres pays européens, indique une enquête de Bloomberg publiée le mardi 18 avril. D’après Bloomberg, l’opération s’inspirerait des recettes mises en œuvre en France par Mc Donald’s à la fin des années 90. Initié d’après l’agence il y a trois ans, « ce projet regroupe une douzaine de sous-projets, dont des publicités télévisées locales, la promotion de produits français vendus sur Amazon et des études censées démontrer l’impact économique positif des entrepôts de la société ». Sur ce dernier aspect, l’enquête évoque notamment des études réalisées par Roland Berger et par l’IFOP, pour le compte d’Amazon. Bloomberg note également qu’en mars dernier, « Amazon a participé pour la première fois au salon de l’agriculture de Paris (et qu’en) 2021, le géant du commerce électronique a également ouvert une boutique en ligne présentant des produits fabriqués en France qui génère peu de ventes mais fait l’objet d’une large promotion ».
Bloomberg rappelle enfin l’entrée en vigueur, à l’automne, de la taxe de 3 euros sur les livraisons de livres, destinée à soutenir les librairies physiques. Cette mesure s’appliquera notamment à Amazon Amazon.
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Audiovisuel
L’allocution du Président Emmanuel Macron suivie par 15,1 millions de téléspectateurs
Près de 15,1 millions de téléspectateurs (69,5 % de part d’audience) ont regardé l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron sur l’ensemble des chaînes qui la diffusaient lundi 17 avril à 20h (TF1, France 2, M6, TMC, BFMTV, CNews, LCI et franceinfo), selon des chiffres de Médiamétrie publiés le lendemain. Cette intervention du président de la République suivait la promulgation de la très contestée réforme des retraites. A titre de comparaison, 15,5 millions de téléspectateurs toutes chaînes confondues avaient suivi la précédente allocution du président de la République, en juin dernier, où il s’exprimait pour la première fois depuis la perte de sa majorité absolue aux élections législatives.
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Rodolphe Belmer nommé président de l’association des chaînes privées
TF1 a annoncé le 18 avril la nomination à la présidence de l’association des chaînes privées (ACP) pour un mandat de deux ans de Rodolphe Belmer, président et directeur général du groupe TF1.
L’ACP a également annoncé que son Bureau comptait un nouveau membre : « Altice Média, représenté par son président-directeur général, Arthur Dreyfuss. » Il siègera aux côtés des membres fondateurs représentés par Rodolphe Belmer (TF1), Maxime Saada (Canal+) et Nicolas de Tavernost (M6).
Créée en 2008 par les groupes TF1, Canal+ et M6, l’ACP « représente les intérêts des chaines de TV hertziennes privées à couverture nationale, elle œuvre également pour corriger les asymétries règlementaires avec les acteurs locaux et internationaux ».
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Cinéma
98% des membres de la Writers Guild of America ont voté en faveur d’une grève
Près de 98% des membres de la Writers Guild of America (WGA) ont voté en faveur d’une grève, alors que les discussions avec l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP) se poursuivent. Ce résultat signifie que le conseil d’administration de la WGA West et le conseil d’administration de la WGA East peuvent désormais appeler à la grève si le syndicat n’est pas satisfait d’un nouvel accord avec l’AMPTP. Le contrat actuel prend fin le 1er mai. La WGA a déclaré : « Forts de cette démonstration d’unité et de détermination, nous continuerons à travailler à la table des négociations afin d’obtenir un contrat équitable pour tous les scénaristes ». La WGA concentre ses demandes sur l’augmentation des salaires de base, les droits résiduels provenant de la diffusion en continu et l’arrêt de l’utilisation de salles de rédaction plus petites pour réduire les coûts. Une grève a été évitée de justesse en 2017, mais en 2007 les scénaristes avaient cessé de travailler pendant 100 jours, ce qui avait contraint des séries comme Prison Break, Lost, Dr House et Breaking Bad à supprimer des épisodes.
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Télécom
Le Sénat examine une proposition de loi assurant la qualité et la pérennité du très haut débit
Le Sénat examinera mardi 2 mai une proposition de loi (PPL) de Patrick Chaize (LR) visant à « assurer la qualité et la pérennité des réseaux de communications électroniques à très haut débit en fibre optique ». Selon le sénateur, grâce au plan France Très Haut Débit et à la participation des opérateurs et industriels, « plus de 80 % des Français seront raccordables à la fibre optique d’ici la fin de l’année » et l’ensemble de la population d’ici fin 2025, courant 2026. Une « réussite » qui se transforme progressivement en talon d’Achille, « essentiellement du fait du mode de raccordement des abonnés », le sénateur évoquant des « abonnés régulièrement débranchés au profit d’autres abonnés, la dégradation des habitations des clients et des équipements de réseaux (armoires de rue, points de branchement optique…), des déchets de travaux laissés sur place, des conflits entre clients et raccordeurs, etc. ».
La PPL prévoit deux axes d’amélioration. Le premier point concerne les droits des usagers, en cas d’interruption prolongée de l’accès à internet. La proposition de loi prévoit la création d’un guichet unique assurant la prise en charge des difficultés de raccordement. Elle prévoit également une indemnisation en cas d’interruption du service.
Le second volet du texte part du constat que depuis 2018, du fait de l’accélération du déploiement de la fibre, les remontées de terrain font état de nombreux dysfonctionnements ou dégradations lors de la réalisation des raccordements finals. En cause, « une sous-traitance en cascade. »
Consulter la proposition de loi
L’UFC-Que choisir plaide pour la création d’un droit d’accès à un internet de qualité
Alors que le plan France Très Haut Débit de 2013 promettait le très haut débit (THD) d’ici fin 2022 pour tout le monde, « près de 12 millions de consommateurs n’ont toujours pas accès au véritable très haut débit », selon une étude de l’association publiée le 18 avril. « Les départements les plus ruraux sont les principales victimes de la fracture numérique ». Alors que les problèmes de raccordement sont connus de la filière, « leur persistance démontre la permissivité du cadre légal du déploiement de la fibre et une forme d’indifférence et de complaisance des pouvoirs publics », regrette l’UFC-Que choisir. L’association appelle à la création d’un « droit opposable à un accès à internet de qualité » basé sur la « détermination par la loi de débits minimaux » et une indemnisation en cas de violation de cette liberté. Elle plaide également pour une résiliation sans frais des abonnements en cas d’échec de raccordement et à « l’interdiction du prélèvement des frais d’abonnement et à l’instauration d’indemnités automatiques en cas d’interruption prolongée ou récurrente du service ».
Lire l’étude UFC-Que choisir